COVID-19: Directives pour les FA en temps réel.
Commission Laurent: la suite?
COVID-19: Directives pour les FA en temps réel.
Commission Laurent: la suite?
À mon humble avis, les familles d’accueil portent un nom qui ne leur rend pas suffisamment justice. Familles d’amour inconditionnel. Familles où le dévouement est un mode de vie. Ou encore, ma préférée, familles qui réapprennent aux petits cœurs meurtris à aimer de nouveau.
Quand je m’attarde aux conditions et aux fonctions nécessaires pour être une famille d’accueil, je me surprends à constater à quel point les gens sont bienveillants et généreux. Pour ce texte, je remplacerai les termes « familles d’accueil, familles de substitution et ressources » par l’appellation « parents de cœur ». Je changerai également le mot « usager » par le mot « enfant », tout simplement. Question d’humaniser cet échange entre l’enfant et l’adulte, certes, mais surtout afin de comprendre combien il s’agit d’une vocation qui développe des relations bien au-delà de ces termes.
À la base, les parents de cœur doivent porter soutien et assistance aux enfants qui leur sont confiés. Instaurer une routine de vie saine et adaptée. Leur permettre de s’épanouir et les guider dans leur apprentissage de devenir des êtres fonctionnels et heureux. Ceci n’est pas une mince tâche ! Plusieurs de ces enfants arrivent désorientés, l’estime personnelle dans les chaussettes et la confiance à zéro. Nos parents de cœur ont toute une mission. Pourtant, ils ne se laissent pas abattre et relèvent chaque défi avec brio, fierté et patience.
Veiller à nourrir, entretenir et sécuriser les jeunes, c’est une chose. Leur enseigner à apprécier chaque saveur, à découvrir leur personnalité et à ouvrir leurs horizons pour permettre au bonheur de s’y immiscer, c’est totalement une autre paire de manches et c’est ce qu’accomplissent ces mêmes parents !
Assister l’enfant dans ses activités au quotidien, exercer la surveillance adéquate et favoriser la communication s’ajoutent au mandat de la famille. Pourtant, ces dernières se démènent entre les leçons de piano, les pratiques de soccer ou les spectacles de fin d’année. Elles se lèvent jour et nuit pour rassurer, bercer et chasser les larmes qui coulent bien malgré eux. Elles stimulent à répétitions et applaudissent chaudement toutes améliorations et efforts remarqués. C’est largement supérieur aux demandes et attentes auxquelles elles sont soumises.
Acheter les articles indispensables, gérer les allocations et permettre à l’enfant d’être « normal ». Si certains croient que les familles ouvrent leurs portes pour s’enrichir au profit des jeunes, il faudrait peut-être regarder attentivement les vêtements de qualité que portent ces enfants. Voir les voyages, les loisirs et les dépenses qui leur sont alloués. Voir leurs sourires s’illuminer. Moi, j’ai tout vu ça et bien plus encore.
Je suis déçue de constater la mauvaise publicité entourant les familles d’accueil. Les mauvais coups sont surlignés aux marqueurs indélébiles et les réussites sont chuchotées. Je profite de cet écrit pour vous témoigner tout le respect, la gratitude et la fierté que vous m’inspirez. Vous êtes des sauveurs. Vous avez choisi de partager votre amour, vos vies et votre expérience au service d’enfants qui n’avaient pas connu cette chance. C’est louable et impressionnant.
Continuez ! Aux noms de tous ces jeunes que vous avez aidés, que vous gardez présentement et ceux que vous allez transformer, je vous remercie sincèrement !
Sylvia Tessier.
Témoignage d’une famille naturelle reconnaissante
Je suis une maman qui a dû avoir recours aux services du Centre jeunesse. Mon fils a dû être placé dans une famille d’accueil. Aujourd’hui, je trouve que c’est la meilleure chose qui ait pu m’arriver et surtout à mon fils. Le Centre jeunesse m’a supporté et aidé à traverser les épreuves et à me sortir de la situation dans laquelle j’étais.
Mon fils et moi-même entretenons maintenant de très bons liens et je suis très reconnaissante vis-à-vis la famille d’accueil qui a su accueillir mon fils comme le leur et qui lui a apporté beaucoup de belles choses. D’ailleurs, il continue aujourd’hui à visiter régulièrement celle-ci parce qu’il la considère comme sa deuxième famille. De plus, ayant décroché de l’école pendant près de 2 ans, il y est retourné pour terminer son secondaire V. Il veut même poursuivre ses études au Cégep pour devenir éducateur. Pour le moment, il s’implique et assiste les intervenants dans un organisme communautaire et il aimerait éventuellement travailler pour le Centre jeunesse.
Je peux dire sans hésiter que la famille d’accueil a permis à mon fils de croire en ses possibilités et d’avoir une belle carrière devant lui ! Je suis très fière de moi, mais encore plus de lui, car il n’a jamais baissé les bras ! Tout ceci représente beaucoup pour moi. L’aide des autres et la persévérance nous ont permis de traverser les obstacles !
Merci au Centre jeunesse et à la famille d’accueil. Vous avez redonné espoir à une famille maintenant unie et heureuse !
D’une mère pour toujours.
Une histoire de coeur
Il y a bientôt dix-neuf ans, mon époux et moi prenions une décision que jamais nous n’allions regretter, devenir famille d’accueil.
Nous étions bien conscients que ce ne serait pas toujours facile, mais cela valait le coup de mettre de l’avant ce beau projet. Et l’aventure commence. Des dizaines d’enfants ont franchi le seuil de notre résidence tous plus attachants les uns que les autres.
De savoir que nous allions faire la différence dans la vie d’un enfant était très gratifiant. Et nous avons commencé à semer. Il y a des jours où la récolte tardait à venir et d’autres où c’était plus rapide, mais en faisant le bilan, c’était très positif. Tous les enfants méritent d’avoir l’amour, la sécurité et le bien-être, pourquoi est-ce si difficile pour certains de l’obtenir?
Les enfants sont ce que nous avons de plus précieux alors, protégeons-les, ce sera alors un placement garanti pour un avenir meilleur. N’oublions jamais que les enfants d’aujourd’hui sont les adultes de demain.
Je nous souhaite encore de nombreuses années à évoluer avec les enfants. Ils nous ont permis de devenir les adultes que nous sommes aujourd’hui, avec une ouverture d’esprit et soucieux du bien-être d’autrui.
À tous ces enfants qui ont traversé nos vies, je dis MERCI. MERCI d’être les rayons de soleil qui illuminent nos journées.
Gisèle Gignac, famille d’accueil et fière de l’être !
Voir le bonheur malgré les durs moments
« On a plus de bonheur que de malheur. Quand tu veux voir les bons moments, tu peux. » - Sonia, 45 ans, famille d’accueil depuis 13 ans; 2 enfants en famille d’accueil régulière et 1 enfant en famille d’accueil banque mixte depuis février 2018
Sonia et son mari ont accueilli leur premier enfant il y a 13 ans. Leur coco avait alors 2 ans et de nombreux traumatismes. Il s’automutilait, se cognait, se mordait, se frappait la tête sur les murs, en plus d’être hyperactif. Une pédopsychiatre a diagnostiqué un trouble de l’attachement chez cet enfant au passé déjà lourd.
À l’âge de 6 mois, un premier signalement avait été fait et le petit coco est allé vivre dans la famille d’accueil de proximité. Puis, un deuxième signalement a été fait sous présomption d’abus. C’est à ce moment que l’enfant a été accueilli par la famille de Sonia. Deux ans plus tard le placement temporaire est devenu placement jusqu’à majorité alors que le bambin avait 4 ans.
Oser aller chercher de l’aide
Sonia se sentait dévastée et épuisée à force de voir ce petit garçon s’infliger de multiples sévices. Elle est allée voir une psychologue. « Elle m’écoutait, ça me donnait un “boost”. Je me sentais moins seule », se rappelle-t-elle.
Dans cette même période, le petit coco a commencé à prendre une médication qu’il poursuit toujours. Il aura fallu près d’un an et demi pour en voir les effets positifs : les comportements d’automutilation ont cessé. Toutefois, l’enfant demeure impulsif. Socialement, il se fait beaucoup d’amis, mais ne s’attache pas à eux. Il aime toutefois sa famille d’accueil qui est sécurisante pour lui. Son trouble de l’attachement s’accompagne d’hyperactivité et d’anxiété. Il a de la difficulté à gérer ses émotions, particulièrement en période de stress. Sonia a voulu en savoir plus sur ces troubles. Elle croit qu’il y a des solutions à tout, à partir du moment où on peut expliquer un comportement plutôt que de stigmatiser l’enfant. Avec son fils, elle a participé à une étude du département de neuropsychologie à l’Université de Montréal. Son objectif est simple et complexe à la fois : mieux comprendre l’enfant qui lui est confié afin de trouver des ressources et solutions pour l’aider dans ses apprentissages. Des étudiants, des professeurs et des médecins ont évalué les comportements de l’enfant et de la famille. Sonia soupçonne un autre trouble qui expliquerait ses difficultés au niveau de la motricité fine, de l’écriture, de la manipulation des ustensiles, etc. Elle souhaite un diagnostic précis qui lui permettra de demander des mesures d’aide à l’apprentissage en milieu scolaire.
Poser et respecter ses limites
L’impulsivité de celui qui est maintenant un jeune homme a des conséquences fâcheuses. Il a déjà frappé Sonia. Les règles étaient claires : s’il la frappait, elle appelait la police. C’est ce qu’elle a fait. « Il a regretté. Lorsque les agents l’ont embarqué dans la voiture, il pleurait. Il a regretté son geste », raconte Sonia.
Sonia lui avait toujours donné des conséquences lorsqu’il avait de mauvais comportements, avec souvent pour résultat d’augmenter son impulsivité. Ne sachant plus quoi faire, elle a consulté une psychologue. « Elle m’a dit qu’à la base, c’est souvent les parents le problème et non l’enfant. Ça m’a fait réfléchir et j’ai changé ma façon de faire. Au lieu de donner des conséquences à mon fils, je lui transfère la responsabilité de ses actes. Ce lâcher-prise m’a fait du bien. Et lui s’est responsabilisé. Aujourd’hui, il ne va plus à la limite. Il a compris. Il ne veut plus vivre ce que ça implique de subir les conséquences de ses actes », raconte Sonia.
Comme une vraie famille, un enfant à la fois
Sonia a toujours voulu des enfants, malheureusement, elle n’a jamais pu tomber enceinte. Grâce à une relation de couple harmonieuse, solide et fluide, elle a pu fonder une véritable famille en accueillant 3 enfants qui, aux yeux de sa famille et celle de son conjoint, sont des membres à part entière de la famille élargie.
Aux familles désireuses d’accueillir des enfants, elle recommande d’en prendre un à la fois. « Leur passé est parfois très chargé de souffrances, comme c’est le cas pour notre fils. Si j’avais eu mes 3 enfants en même temps, je n’aurais jamais passé au travers. Et surtout, ne soyez pas gênés d’aller frapper aux portes pour avoir de l’aide. »
Pour son fils, l’histoire s’écrit avec beaucoup plus de lumière que lors de ses premières années. Beau jeune homme de 15 ans, il a été mannequin pour la boutique Souris Mini, a gagné un concours de beauté et a joué dans le film X-Men. Grâce à une famille qui l’a accueilli avec ses forces et ses faiblesses, qui l’a accompagné dans son développement personnel, qui lui a offert un milieu stable et de l’amour, il a pu s’ouvrir à un monde plein de possibilités.
Sonia.